Perpignan le 23 octobre 2017
Chers collègues,
Suite aux évaluations de chacun des dossiers par deux évaluateurs ; suite à la réunion des 25 et 26 Septembre 2017 du Conseil Scientifique pour une synthèse des évaluations ; et suite à la validation des projets retenus par le Conseil de Direction du LabEx, je vous prie de trouver ci-joint les propositions de financement faisant suite à l’appel à projet 2017.
Dans le cadre de l’appel à projet 2017, le LabEx « CORAIL » financera un total approximatif de 334 000,00 euros, au travers des financements suivants :
- 6 projets incitatifs pour un montant approximatif de 80 000€ ;
- 1 workshop pour un montant total de 20 000,00€ ;
- 3 mois de professeur invité pour un montant total de 9 000,00€
- 2 bourses doctorales avec un salaire équivalent à celui d’une bourse MESR, soit 1 400€ net par mois ;
- 1 post-doctorant de 12 mois avec un salaire de plus ou moins 2 100,00 euros net/mois + une enveloppe pour des missions de 2 500,00 euros ;
Je vous prie de bien vouloir trouver en suivant les résultats définitifs. Au delà de ce courrier général qui fait office de décision de financement, vous recevrez dans les jours à venir, à titre individuel pour chaque porteur, les commentaires des rapporteurs qui pourront vous aider dans la mise en place des projets ou à reprendre les projets pour l’année prochaine.
Je rappellerai qu’outre les 334 K€ financés sur 2017, il faut également compter 7 bourses de thèse en cours pour un montant approximatif total de 210 K€, les 30K€ de gratifications de stage (6 mois accordés par tutelle). Cela fait un financement total de 574 K€ sur projets pour 2017.
Bien sincèrement,
Serge Planes
A l’appel d’offre « projet de recherche incitatif »
4 projets ont été retenus dans la globalité des crédits demandés :
PocillopoRAD
Connectivité des différentes hypothèses d’espèces du corail du genre Pocillopora à l’aide de données génomiques (RAD)
Porteur : Stefano Mona (EPHE)
Montant : 15 000,00€
Ce projet se propose d’étudier la connectivité d’un complexe d’espèces du corail du genre Pocillopora, au sein du hotspot de biodiversité du Sud-Ouest de l’océan Indien. Pour cela, nous utiliserons une approche de génomique des populations avec la méthode RADseq afin de comprendre l’histoire évolutive des différents taxons ainsi que les taux de migration entre populations, en lien avec les pressions anthropiques. Ce projet s’intègre dans l’axe 2 du LABEX, associe deux institutions du LABEX et un partenaire extérieur et regroupe cinq collaborateurs, et pourrait initier une collaboration durable qui s’étendrait à d’autres organismes récifaux clés.
GEOFIA
Spatialisation et diversité de la pêche traditionnelle : innovations méthodologiques appliquées à une pêcherie récifo-lagonaire au sud-ouest de Madagascar
Porteur : Marc Leopold (IRD)
Montant: 15 000,00€
La spatialisation quantitative des activités de pêche et de la biomasse des assemblages des poissons capturés est encore peu explorée dans les écosystèmes coralliens. L’action incitative GEOFIA vise à spatialiser à fine résolution les activités de pêche et la diversité des captures de poissons coralliens à partir du cas de la baie de Toliara, sud-ouest de Madagascar. Spécifiquement, les objectifs sont i) de développer une méthode d’analyse des trajectoires des embarcations à partir de données GPS à haute fréquence, ii) de généraliser cette méthode en collectant des données de pêche (captures et effort) à l’échelle du site d’étude, afin de iii) spatialiser la diversité et la biomasse des assemblages des poissons capturés, et iv) modéliser les relations spatialisées entre ces indicateurs et l’effort de pêche standardisé. Cette AI renforcera le partenariat de recherche entre l’IRD et l’Institut Halieutique et des Sciences Marines de Madagascar, et l’ouvrira à d’autres partenaires scientifiques (EPHE, Agrocampus Ouest).
ETAPE
Une étude intégrée du recrutement larvaire des poissons coralliens
Porteur : David Lecchini (EPHE)
Montant: 14 994,00€
Dans le présent projet, nous proposons de développer poisson chirurgien bagnard Acanthurus triostegus et le poisson chauvesouris Platax orbicularis comme modèles permettant d'étudier le recrutement larvaire des poissons coralliens. L'intérêt de ces espèces est qu'elle permet d'allier des approches fonctionnelles de type Evo/Devo à des approches d'écologie comportementale. Ainsi, l'objectif de ce projet interdisciplinaire est d'étudier le recrutement larvaire des poissons coralliens face aux changements climatiques sous un tout nouvel angle : celui de la métamorphose. Trois axes de recherche seront développés : Identification et caractérisation de la voie des hormones thyroïdiennes (axe 1) ; Evolution du microbiote intestinal des poissons coralliens au cours de la métamorphose (axe 2) ; Changements climatiques et métamorphose (axe 3).
ACIDINTERACT
Effet de l’acidification des océans sur l’interaction corail-cyanobactérie
Porteur : Suzanne Mills (CNRS)
Montant: 15 000,00€
La pression croissante et continue des stress environnementaux, couplée à la localisation (tropiques), devrait entraîner des dégâts considérables sur la structure et le fonctionnement des écosystèmes des récifs coralliens. Néanmoins, la plupart des études expérimentales sur l’acidification de l’océan et l’augmentation de température à ce jour ont été réalisées sur des espèces isolées et nous ne savons pas comment ces études peuvent être transposées d’un écosystème dans lequel des communautés d’espèces différentes interagissent. Le but de ce projet est d’appréhender l’impact de l’acidification des océans et de l’élévation de température sur l’interaction entre cyanobactéries et corail. Notre projet agira à déterminer l’impact de l’acidification des océans sur la communication chimique en milieu marin et par une approche métabolomique non ciblée.
2 projets ont été retenus à hauteur de 10 000€ :
ACCLIMABEST
Acclimatation du bénitier et de ses symbiontes à la température
Porteur : Jérémy Le Luyer (IFREMER)
Montant : 10 000,00€
Les bénitiers jouent un rôle clef dans le fonctionnement et le maintien des écosystèmes coralliens. Ces organismes mixotrophes, d’intérêt commercial et vivrier pour les populations locales, sont pourtant extrêmement sensibles au réchauffement climatique. Des phénomènes de mortalité massive ont notamment été observés lorsque des températures estivales anormalement élevées étaient atteintes, comme dans certains lagons aquacoles de Polynésie française. On ne connaît que peu de choses quant à la réponse moléculaire du bénitier et de ses symbiontes (Symbiodinium spp.) à ces changements environnementaux. Le projet ACCLIMABEST se propose de développer les ressources génomiques pour le bénitier Tridacna maxima, par l’assemblage d’un transcriptome multi-tissus. Par ailleurs, ce projet vise à caractériser la réponse de l’hôte et de ses symbiontes en réponse à des modifications de paramètres physiologiques clefs tels que la production/consommation d’oxygène, croissance coquillière et l’activité photosynthétique. Les résultats de ce projet permettront d’avoir une meilleure connaissance sur l’acclimatation des bénitiers au stress thermique et fournira des outils pour une gestion locale durable de la ressource « bénitier »
BENEBACT
Bactéries Bénéfiques pour la santé et la résilience des coraux
Porteur : Malika Trouillefou (UA)
Montant : 10 000,00€
Il y a peu de temps (mars 2017) Peixoto et al, ont proposé d’utiliser le terme « Beneficial Microorganisms for Coral » pour designer spécifiquement les symbiontes bénéfiques pour le corail qui possèdent des propriétés incluant les bénéfices nutritionnels (probiotique) mais aussi l’ensemble des mécanismes protecteurs qui favorisent la santé des coraux et leur résilience. L’activité antimicrobienne des bactéries est une propriété importante de ces BMC. En juin 2017, nous avons mis en évidence, le potentiel de 4 souches isolées à partir des coraux P. astreoides de Guadeloupe. Ces 4 souches bactériennes, identifiées, ont démontré une très forte activité antimicrobienne sur le pathogène V. splendidus.
Au-delà de la Guadeloupe, nous proposons d’étendre cette étude à l’ensemble des écosystèmes récifaux ultramarins, pour rechercher ces bactéries BMC candidates, coraux du genre Porites sp., en Guadeloupe, en Polynésie française, à la Réunion et en Nouvelle-Calédonie. L’approche spécifique qui visera la fraction cultivable des bactéries du microbiome des coraux ouvrira des perspectives beaucoup plus larges et des retombées prometteuses de « thérapie microbienne ».
A l’appel d’offre « workshop »
1 projet de Workshop a été retenu :
VULNERABLE
Gestion des systèmes socio-écologiques récifaux basée sur la vulnérabilité
Porteur : Joachim Claudet (CNRS)
Montant : 19 850,00€
La vulnérabilité socio-écologique est un concept flexible et robuste qui permet de mesurer quantitativement les vulnérabilités sociales et écologiques, au travers de leurs exposition, sensitivité et capacité d’adaptation respectives, et en incluant les rétroactions entre ces composantes écologiques et sociales. Son application à la gestion des récifs coralliens a fait ses preuves au sein de la communauté anglo-saxone mais peine à être intégrées aux politiques publiques françaises. L’atelier proposé est structuré en trois objectifs, chacun subdivisé en activités. Il vise à réaliser une synthèse critique des différentes applications de ce concept et de leur potentiel pour prioriser et informer la gestion, mais également pour en évaluer l’efficacité. Nous réaliserons une synthèse scientifique sur les différentes méthodologies existantes, leur avantages et inconvénients pour en dégager de futures directives de recherche. Nous réaliserons également un guide de bonne pratiques adressé aux gestionnaires dans le but de faciliter la dissémination de ce concept prometteur auprès des preneurs de décision et gestionnaires. Le porteur du workshop prendra à sa charge le financement d’un post-doc afin de s’assurer du bon déroulement du workshop, aussi bien dans sa phase préparatoire que de la production post-atelier.
A l’appel d’offre « professeur invité »
1 projet de professeur invité a été retenu pour une durée de 3 mois :
FISH CONNECT
Etude de la résilience des communautés de poissons coralliens
Porteur : René Galzin (EPHE)
Professeur invité : Geoffrey Jones
Montant : 9 000,00€
Dans le cadre d’une demande de « professeur invité », il n’est pas vraiment question de programme de recherche, mais plutôt de considérer l’apport du séjour du professeur invité dans le laboratoire d’accueil et plus généralement dans le LabEx. Concernant l’accueil de Geoffrey Jones pendant 3 mois au sein du CRIOBE, les objectifs sont multiples et principalement sur 3 angles :
- la rédaction d’articles scientifiques sur des collaborations antérieures
- la participation aux enseignements du Master 2 EPHE
- la présentation d’un séminaire par mois (3 séminaires au sein du laboratoire
A l’appel d’offre « bourse doctorale »
2 projets ont été retenus sur liste principale et deux projets ont été retenus sur liste d’attente :
MACADAM
Interactions entre Coraux scléractiniaires et microplancton et les diazothrophes planctoniques, dans le contexte du changement climatique
Porteur : Fanny Houlbreque (IRD)
Les coraux obtiennent de l’énergie et des nutriments à travers la photosynthèse de leurs endosymbiontes mais également à travers la nutrition hétérotrophe. Ils sont notamment capables de se nourrir sur la fraction pico- et nanoplanctonique (<100 μm). Parmi ce microplancton, une étude récente de l’équipe proposante a révélé pour la première fois que les coraux ingéraient du plancton diazotrophe (des bactéries et cyanobactéries planctoniques capables de fixer et de réduire biologiquement le N2 atmosphérique). Un autre apport en azote pour les coraux est assuré par des diazotrophes « endosymbiotiques » présents dans leurs tissus. Nos connaissances sont extrêmement limitées quant à l’influence de des changements climatiques à la fois sur les taux de fixation de N2 par ces diazotrophes endosymbiotiques, mais aussi sur la consommation et l’utilisation du microplancton par les coraux. (1) Grâce à des expériences in situ, menées sur des sites présentant des résurgences naturelles de CO2 en PNG, le 1er objectif va être de déterminer comment l’acidification et le réchauffement vont influer sur la nutrition des coraux sur le microplancton et sur l’activité des diazotrophes endosymbiotiques. Des expériences réalisées en laboratoire vont également permettre de : (2) caractériser l’apport d’azote par les diazotrophes planctoniques, (3) mettre en évidence le rôle joué par ces diazotrophes planctoniques dans la résistance et la résilience des coraux face au réchauffement des océans.
ClimAcanth2
Vers une optimisation des stratégies de contrôle d’A. planci : étude des réponses physiologiques et comportementales post-installation à un ensemble de stress acides
Porteur : Pascal Dumas (IRD)
Face à l’accroissement des impacts de l’étoile de mer corallivore Acanthaster planci sur les récifs coralliens, les études récentes soulignent la nécessité d’intensifier les efforts de recherche sur les processus contrôlant l’initiation et le maintien des épisodes d’infestation. S’appuyant sur les résultats novateurs obtenus par le consortium, ce projet doctoral a pour objectif de contribuer à lever un verrou scientifique majeur sur les réponses physiologiques et comportementales post-installation d’A. planci dans le contexte de scénarios actuels de changement climatique, afin de mieux appréhender leur influence sur l’initiation et la dynamique des infestations. Ces travaux seront notamment centrés sur l’étude des processus (réponse immunitaire, mort cellulaire, dynamique du microbiome) intervenant chez les individus soumis à un stress acide, en particulier dans le but de dégager des perspectives pour la gestion opérationnelle des épisodes d’infestation par les méthodes « d’injections acides » récemment développées par le consortium.
A l’appel d’offre « bourse post-doctorale »
1 projet a été retenu sur liste principale et 1 projet a été retenu sur liste d’attente :
ECV
Une étude comparative de gestion communautaire des zones coralliennes au Vanuatu
Porteur : Laurent Dousset (EHESS)
Candidate : Maëlle Calandra
Ce projet propose une étude anthropologique des savoirs locaux relatifs aux récifs coralliens au Vanuatu où les ressources naturelles du milieu maritime sont menacées par les effets du changement climatique, la récurrence de phénomènes naturels extrêmes et, dans certains cas, de pressions anthropiques. Elle s’inscrit dans les axes 2 et 3 du LabEx et a pour objectif l’analyse des connaissances autochtones de gestion de l’écosystème corallien et les pratiques locales de gouvernance des ressources halieutiques. Ce projet produira des analyses comparatives de l’exploitation des récifs coralliens et des savoirs autochtones qui constitueront des outils mobilisables par les instances du pays pour améliorer la planification et la conservation des récifs coralliens.
Mise en place des procédures administratives :
Pour la mise en place des projets de recherches incitatifs, workshop, écoles thématiques et professeur invité, il est prévu un reversement des sommes allouées aux tutelles dont dépend le porteur du projet, sauf demande express du porteur du projet qui souhaiterait une gestion différente. Pour cela, il vous sera adressé au plus vite une convention de reversement pour signature. Dès que cette convention sera retournée signée, l’EPHE pourra mettre en place le reversement auprès de la tutelle identifiée.
Pour la mise en place des bourses doctorales, je rappelle qu’il est prévu le financement de 36 mois de salaire à hauteur de 1 684,93 euros brut (selon la rémunération appliquée par le MESR au 1ier Juillet 2010). Pour la mise en place des bourses doctorales nous pouvons soit le faire directement sur la base d’un contrat et d’un ordre de mission EPHE (organisme gestionnaire du LabEx), ou via un transfert sur les organismes ou sont affiliés les responsables des doctorants (dans ce cas, il faudra prévoir la mise en place d’une convention de reversement). Pour cela, je demanderai au responsable de me transmettre leur décision et les termes de mise en place de la procédure de gestion pour le doctorat (soit par l’EPHE, soit par convention de reversement) afin que l’on organise dans un cas ou dans l’autre les procédures administratives.
Concernant toujours les bourses doctorales, il conviendra également de faire attention à l’inscription dans les écoles doctorales.
Pour la mise en place des bourses post-doctorales, je rappelle qu’il est prévu le financement de 12 mois de salaires à hauteur environ de 2 100 euros net (selon les grilles ANR) et le défraiement d’une mission à hauteur de 2 500 euros. Pour la mise en place des post-doctorants, nous pouvons soit le faire directement sur la base d’un contrat et d’un ordre de mission EPHE (organisme gestionnaire du LabEx), ou via un transfert sur les organismes ou sont affiliés les responsables des post-doctorants (dans ce cas, il faudra prévoir la mise en place d’une convention de reversement). Pour cela, je demanderai au responsable de me transmettre leur décision et les termes de mise en place de la procédure de gestion pour le post-doc (soit par l’EPHE, soit par convention de reversement) afin que l’on organise dans un cas ou dans l’autre les procédures administratives.
Dans tous les cas, je souhaiterai donc que les porteurs de projets veuillent bien contacter Nathalie Tolou au plus vite pour confirmer leur intention en terme de mise en place des procédures administratives.